La finale de la coupe d’Europe des clubs s’achemine vers l’aléatoire séance des tirs au but. Trente secondes encore. Dernier coup franc, pas très idéalement placé. Trente-cinq mètres des buts de l’équipe qui vient de le concéder. Plusieurs joueurs, groupés non loin du ballon, peuvent le tirer. L’arbitre siffle. Le fameux numéro dix français embrasse furtivement l’anneau qu’il porte à la main droite et s’élance. L’imposant mur défensif a semblé une seconde hypnotisé par son geste, et s’élève avec un très léger décalage. Sèchement frappé, le ballon le survole facilement , pour se ficher dans la lucarne droite malgré un superbe envol latéral du gardien. Immédiatement les téléviseurs menacent explosion : « Buuuuuuuuuuut ! A la dernière seconde de jeu ! Buuuuuuuuuuuuuuut ! Ah ! Il peut lever le bras au ciel, il peut embrasser son anneau! Quel but ! Mais quel but ! Le but de l’année ! Le but de l’anneau ! Cela restera le but de l’anneau ! »